Tous les ans, il revient. Depuis des années, je l’attends avec l’espoir qu’il ne sera plus aussi douloureux, qu’il sera enfin apaisé. Et c’est toujours la même chose, il revient me frapper de plein fouet, avec ses souvenirs si durs, son rappel des absences qui semblaient insurmontables et que j’ai finalement réussi à dompter. Juin m’a brisé le coeur, m’a ôté le meilleur. Il m’a retiré une partie de mon passé et volé mon futur.
Au début du mois, on se dit qu’on a encore le temps. Puis soudain arrive le 14 juin, le jour de son anniversaire, toujours le plus douloureux. J’aimerais pouvoir ne me consacrer qu’à lui ce jour là. Mon Ilian, mon petit ange, si tu savais comme tu me manques encore et toujours. Puis le matin d’après arrive, et tous les autres matins ensuite. Et vient juillet, enfin. La pendule ne s’arrête pas, le temps file. Onze ans cette année. Seulement ? Déjà ? Je ne sais plus. J’ai l’impression que c’était dans une autre vie mais que c’était hier. La douleur donne une élasticité étrange au temps. Et la vie continue.
La vie continue, oui. Elle nous entraine dans son tourbillon, les rires d’enfants lui donnant un bien jolie musique.