En discutant hier avec une Mamange, rencontrée via Twitter, j’ai réalisé quelque chose. On a passé presque deux heures à parler de nos petits Anges et des enfants qui naissent ensuite, les bébés espoirs. Son deuil à elle est récent, le mien est plus lointain, et pourtant, malgré les kilomètres qui nous séparaient, comme les années qui séparaient notre peine, nous avons pleuré toutes les deux derrière nos écrans. Ressentir cette émotion en parlant d’Ilian m’a rassurée, car malgré les années qui passent, le chagrin qui diminue, la peine douloureuse qui s’en va, je n’ai rien oublié. Ces larmes, que je n’avais pas versées depuis longtemps en pensant à lui m’ont fait du bien.
La peur primaire d’une maman endeuillée c’est l’oubli. J’étais terrorisée à l’idée qu’un jour, pendant une minute, mon esprit ne soit pas tourné vers lui. Puis le temps à fait son oeuvre, les naissances d’Adil, d’Amel et Isaq ont beaucoup aidé, je ne peux pas dire que je suis heureuse parce qu’il manque toujours un de mes enfants à mon bonheur mais je suis maintenant épanouie. Et pourtant, je n’ai rien oublié de ces semaines noires qui ont suivi son décès, où rien n’avait plus aucune saveur. Je n’ai pas oublié non plus que me pensant la plus seule au monde, j’étais en fait très bien entourée par tous ces gens qui m’ont demandé des nouvelles, qui m’ont écoutée parler d’Ilian, qui m’ont témoigné leur amitié avec un petit message.
Alors je voudrais dire à tous ces parents endeuillés, tous ceux qui sont au plus profond du malheur, tous ceux qui souffrent physiquement de la perte de leur bébé parce que ça ne fait pas très longtemps que c’est arrivé, n’ayez pas peur. Jamais vous ne pourrez oublier votre petit Ange, jamais il ne quittera vos pensées. La douleur elle s’en va, le chagrin aussi, le manque est toujours là, moins présent mais fluctuant, par période.
N’ayez pas peur non plus de parler d’eux, de mentionner leurs prénoms, de raconter leurs histoires… Ils font partie de vos vies et il y aura toujours une personne bienveillante pour vous écouter les raconter.
Marie Maman de Crapaud says
Comme à chaque fois que tu parles d’Ilian je trouve ton texte très beau.
Plein de douces pensées pour ces petits anges
Claire (de Chemin de Deuil, blog sur le deuil et faire-part pour parents endeuillés) says
Merci pour ce témoignage porteur d’espoir…
C’est vrai, on n’oublie pas, jamais, alors que c’est une de nos grandes craintes après la mort de notre bébé.
Et c’est vrai aussi, c’est en parlant de nos bébés, de la trace laissée dans nos vies que, petit à petit, vient l’apaisement.
De le douceur à vous et à votre petit Ilian