Mardi matin, coup de fil du service petite enfance de la mairie. «Bonjour, Madame, c’est le service petite enfance de la mairie, nous vous appelons au sujet de votre demande de place en crèche pour vos jumeaux. C’est bon, on a trouvé deux places pour le mercredi pour vos petits, par contre ce n’est pas dans la crèche que vous aviez demandée.» Le voila, le coup de fil que nous attendions. Enfin. C’est bizarre, ça nous fait tout drôle. Nous avions fait la demande pour des places en espérant en avoir au moins pour la rentrée prochaine. Et là on nous propose des places pour tout de suite, après un rendez vous avec la directrice de la crèche en question et l’adaptation, les petits iront en collectivité un jour par semaine. Nous aurons donc quelques heures pour nous aussi.
Nous ne revenons pas du tout sur notre mode de garde actuel. L’an prochain nous continuerons avec leur Nounou, elle est d’accord aussi (c’est mieux quand même). Mais là, au bout de 7 mois de ce mode de garde, à savoir 4 jours par semaines avec leur Nounou, le mercredi avec nous, nous en sommes venus à la conclusion qu’il fallait changer quelque chose. Nous n’avons plus de temps pour nous. Nous n’avons pas de temps sans eux à la maison. C’est vraiment l’inconvénient majeur de la garde à domicile, les enfants sont tout le temps là.
Dorénavant, le mercredi, ils iront à la crèche. Tremplin idéal à la sociabilisation, je suis toujours persuadée que la crèche apporte beaucoup de positif dans la construction des relations entre les enfants, et également entre les adultes référant et les enfants. Ils ne montrent aucun signe de timidité, sont très à l’aise dès que nous allons dans un endroit où il y a du monde, n’hésitent pas à aller vers les autres, petits ou grands. Ils sont constamment avec quelqu’un, soit nous, soit la Nounou. Ils sont tout le temps ensemble tous les deux. Mais malgré tout, je suis sure que la crèche va leur apporter autre chose, un plus.
Et pendant ce jour, ces 12 heures par semaine qui seront à nous, nous pourrons faire un tas de choses. Déjà, passer du temps avec Adil. Il est parfois en demande d’attention. Avec sa gentillesse et sa faculté d’adaptation, il nous a montré que la naissance de 2 bébés ne l’avait pas perturbé plus que ça. Il est ravi de pouvoir profiter de cette demie journée de repos avec nous. Et de temps en temps, si toutes les conditions sont réunies, nous aurons un jour pour nous deux, seuls. Adil ira au centre de loisirs, Amel et Isaq à la crèche, nous aurons la journée pour sortir en amoureux, nous faire un restaurant puis un ciné, ou tout simplement rester à la maison et bricoler des choses qui attendent depuis longtemps maintenant d’être faites. Ça semble fou quand on y pense mais nous n’avons vraiment pas le temps de faire quoi que se soit, sincèrement. Ne serait-ce que planter un clou pour accrocher un cadre, ou essayer de déplacer les meubles pour qu’ils arrêtent enfin de passer derrière la télévision réaménager le salon.
Du temps pour eux, du temps pour nous, on avance dans notre découverte de la gémellité, de cette famille nombreuse que le destin nous a donné. Ce mercredi que nous voulions conserver pour les enfants, nous voila un peu forcés de le laisser en suspend, surtout pour nous, mais aussi pour eux. C’est juste une question d’équilibre…