Cet instant que j’attendais depuis plus de neuf mois est enfin arrivé ! Stopppp je vous arrête tout de suite, aucun bébé tout neuf n’a pointé son nez chez nous. Je pense que mon envie de voir (enfin) les enfants faire tous leur entrée à l’école date du début de l’année. Quand j’ai eu l’impression qu’ils tournaient en rond pendant leurs semaines rythmées par la garde à domicile avec leur Nounou et les mercredis à la crèche. Autant j’avais envie qu’Adil reste à la crèche pendant encore longtemps, autant pour Amel et Isaq il me tardait qu’ils entrent à l’école. Avec des jumeaux, tout va vraiment plus vite. C’est étrange mais j’avais très envie qu’ils grandissent, et vite. Là où de nombreux parents ont envie de faire ralentir le temps ou de le suspendre, j’avais envie de l’accélérer.
Puis ce fameux jour de septembre est arrivé, le jeudi 1er, jour de rentrée ! Le coucher de la veille annonçait la couleur : excitation à son maximum. Adil rentrait à 8h30, comme toutes les classes de l’élémentaire hormis les CP. Amel et Isaq entraient à 10h. Il a donc fallu les rassurer une première fois, oui, vous aussi vous allez partir pour l’école, mais un peu plus tard que votre grand frère. Enfin, la grande aiguille de la pendule s’est posée devant le 30 de 9 heures, enfin nous sommes sortis de la maison pour aller à l’école. Le temps de faire une bise à Nounou qui était passée faire un coucou pour l’occasion et les maitresses faisaient l’appel.
Isaq sera en classe 5 et Amel en classe 4. Séparés, pour la première fois. Là encore, au fil de mes lectures je m’aperçois que mes idées arrêtées sur certains sujets ne sont pas les mêmes que de nombreux parents. Les jumeaux sont séparés dans toutes les écoles de la ville et je n’ai aucune objection à apporter à cela. C’était également notre envie. Ils sont ensemble depuis tout le temps, ils forment un duo très complice mais absolument pas fusionnel, où alors c’est une facette que je ne vois pas au quotidien. Nous sommes contents qu’ils aient chacun leur maitresse (Isaq en a même deux !), leurs copains, leur propre place dans la classe qui sera celle d’Amel ou Isaq et pas Amel et Isaq. Ils vont aussi avoir deux méthodes d’enseignement différentes, ils vont découvrir des activités similaires mais pas aux mêmes moments. Ils vont vivre chacun à leur manière leur scolarité et je trouve ça vraiment bien, après trois années passées à deux. La séparation ne nous parait pas insurmontable parce que nous savons qu’ils auront beaucoup de temps en commun sur une journée d’école : les récréations, la cantine, les siestes, les activités péri-scolaires et le centre de loisirs.
Le jour de la rentrée, la séparation devant l’école s’est bien passée, mais nous étions avec eux. Ils ont découvert leurs classes, ont fait connaissance avec les maitresses et nous sommes partis au bout d’une demie-heure. Une heure plus tard nous étions de retour pour aller les chercher et là grosse surprise, la maitresse d’Isaq nous sortait ce classique mais néanmoins flippant Je peux vous parler d’Isaq deux minutes ? Ça y est, une heure d’école et on se fait convoquer. Point de bêtises, mais une grosse crise de larmes quand il s’est rendu compte que Papa était parti et qu’il allait devoir rester sans nous à l’école. Notre petit chat a réclamé sa soeur, qu’ils sont allés voir (une fois que la maitresse avait compris que Voiiii Méméééé voulait dire qu’il voulait voir Amel) mais il a eu du mal à retrouver son calme. La maitresse nous proposait alors d’en parler posément le week-end avec lui, de lui expliquer le déroulement de la journée à l’école, d’apporter un doudou pour le lundi, prochain jour de classe. De son côté, Amel n’a pas pleuré, elle n’a pas ouvert la bouche du tout en fait, la maitresse la raccompagnait en nous disant Je n’ai pas entendu le son de sa voix. Notre petite puce, que nous surnommons affectueusement La Callas à la maison a donc réussi à cacher l’étendu de ses talents vocaux. Une fois n’est pas coutume, nos enfants nous ont surpris.
Le vrai test serait donc pour lundi matin. Très heureux à l’idée d’aller à l’école, les enfants se sont tous préparés dans la bonne humeur après un bon petit déjeuner. Nous sommes même arrivés en avance devant l’école, rejoignant les quelques parents stressés des horaires comme nous. Nous accompagnons Adil puis nous emmenons Amel et Isaq. On enlève les chaussures, on met les chaussons et on accroche le gilet sur le porte manteau avec la photo. On peut rester un peu avec eux mais pas longtemps. La séparation se passe bien pour Isaq, c’est un peu plus délicat pour Amel, qui verse quelques larmes. Nous partons le coeur un peu gros, les parents se regardent avec un sourire crispé et essayent de se rassurer. Les maitresses disent que les enfants arrêtent de pleurer dès que nous sommes partis, croyons les ! Le soir je retrouve des enfants heureux, tachés de feutre et de confiture qui sautent sur leur grand frère pour lui faire un câlin. Après quelques jours de classe, nous avons des échos de leurs journées. Ils s’attendent pour aller à la cantine, se gardent une place l’un à côté de l’autre. Ils partagent même leurs assiettes ! Ils dorment l’un au dessus de l’autre et jouent beaucoup ensemble dans la cour. Leur comportement à la maison n’a pas changé, ils se lèvent toujours aussi tôt le matin et les couchers sont parfois un peu trop longs à mon gout. Je les trouve grandis mais ils restent encore finalement mes petits bébés quand ils réclament 10 câlins à tour de rôle au moment du coucher, quand ils veulent que je m’assois à côté quand ils boivent leur biberon ou quand ils se chamaillent pour savoir qui va faire le café de Maman le matin. L’autre soir, avant de s’endormir enfinnnnnnn, ils réclamaient leurs maitresses ! La jalousie ne m’a même pas effleurée c’est moi leur Maman, et pis c’est tout !