Voici déjà le deuxième rendez-vous #BlogTeamMultiples auquel je participe. Aujourd’hui le sujet me passionne autant qu’il me plonge dans une nostalgie profonde. Nous allons parler de l’allaitement de jumeaux. Vaste sujet, n’est-il-pas ?
J’avais déjà abordé le sujet dans ce billet que je partageais quand j’étais en plein allaitement, quand j’y passais une grande partie de mon temps, temps que j’avais en assez grande quantité à l’époque vu que je ne retravaillais pas. Et dans ce billet-ci je vous parlais de la fin de l’allaitement, 22 mois après la naissance de mes jumeaux.
L’allaitement se prépare à l’avance. Il se réfléchit je dirais. Je savais que j’aimais allaiter puisque ça avait été un vrai bonheur de donner le sein à Adil. Les questions qui se posent avec des jumeaux tournent plus autour de l’organisation, de savoir s’ils auront faim en même temps ou en décalé, si la fatigue ne sera pas trop grande pour pouvoir satisfaire deux petites bouches affamées, à la demande.
Une fois que les bébés sont nés, il est temps de donner la tétées d’accueil. Une maman bien accueillante qui est prête à nourrir deux bébés d’un coup, après les avoir gardés au chaud pendant huit mois. Amel et ses beaux 3,4 kg a été mise au sein rapidement en salle de naissance, Isaq est venu ensuite prendre son shoot de colostrum une fois bien réchauffé par l’épaisse couche de vêtements qui recouvrait ses petits 2,2 kg.
Dès le début, ils fêtaient différemment. Amel tout en douceur, lentement, je dirais presque délicatement. Elle a beaucoup changé, hum hum. Isaq, c’était tout le contraire. Il tétait vigoureusement, sa toute petite bouche se délectait avec rapidité de mon lait comme s’il venait de terminer une course et qu’il était totalement assoiffé. Il tétait vite, très vite. En quelques minutes, c’était plié. Difficile de tenter une tétée double avec deux petits gloutons si différents. Nous avons essayé une fois à la maternité, mais ce n’était pas confortable.
De retour à la maison, le rythme s’est peu à peu (très très peu à peu) établi. Isaq, qui ne faisait toujours pas 3 kg a eu droit à des petits biberons de complément, qu’il avait du mal à prendre. J’avais du mal aussi à lui donner. J’espérais réussir un allaitement exclusif. Après une rencontre de mamans allaitantes à la LLL j’ai compris que les biberons de compléments n’étaient pas contre moi mais pour lui. Il fallait qu’il atteigne les 3 kg, après tout serait différent. Nous devions le réveiller la nuit alors qu’il dormait si bien pour le nourrir. Ce n’était pas évident à vivre ces semaines là quand j’y repense. J’étais fatiguée, je voulais en faire trop, je pensais y arriver sans trop de dommage et bim, c’est là qu’arrive le bel engorgement. Il fait mal, physiquement et moralement. Pour le faire passer, il faut faire téter les bébés mais ça fait mal. À cet instant j’ai voulu arrêter. Un jour, mon papa est venu m’aider à la maison. Il a préparé à manger, s’est occupé d’Adil et j’ai dormi une grande partie de la journée. Et après ce jour tout est rentré dans l’ordre. C’est à ce moment là que j’ai aussi appris à dire non. À des visites, à des sorties, à des soirées à rallonge. Au rangement de la maison aussi, à la préparation de repas, au linge. Nous avons pris une femme de ménage, on a souvent mangé froid, pique nique du soir improvisé. Et pour les habits, on peut remettre un pantalon deux ou trois fois s’il est propre en fin de journée.
Quand les bébés ont eu deux mois et demi, ils ont commencé à dormir dans leur chambre. Ils faisaient quasiment leurs nuits. Isaq avait rattrapé son retard et ils n’avaient que quelques centaines de grammes d’écart. Ce fut la période faste des tétées doubles, ce moment de double bonheur, de double gain de temps et de double endormissement de bébés. Le pied quoi ! L’installation toute seule était parfois compliquée, je me faisais mal au dos et le plus simple était quand même quand mon chéri était là pour me donner les bébés tour à tour. Bien assise dans le canapé, je pouvais caler mon dos correctement. Les petits étaient positionnés un peu comme ils voulaient, au début dans le même sens, ils ne se gênaient pas. Puis en grandissant on la faisait façon ballon de rugby. Les deux bébés en tête à tête, pieds vers l’extérieur. C’était vraiment des moments agréables. Ils s’endormaient à coup sur !
Puis la diversification est arrivée et nous sommes passés à un allaitement mixte. Quand l’un avait le sein, l’autre avait le biberon. Et vice-versa. C’était comme si je continuais à allaiter un seul bébé. Ils mangeaient bien, grossissaient bien, se déplaçaient, se fatiguaient. J’étais encore à la maison, c’était génial. Je pouvais donner le sein partout. C’était super pratique. Les vacances d’été sont arrivées et Amel a décidé, un peu du jour au lendemain, qu’elle ne voulait plus du sein. Elle est donc passée au biberon et Isaq avait le sein, tout le temps, pour lui tout seul.
Quand j’ai repris le travail, les tétées étaient bien établies : une le matin au réveil et une le soir avant le coucher. À un moment, le rythme est devenu complètement anarchique. Retour des tétées nocturnes (pendant ce temps, Amel réclamait aussi un biberon), mauvaises nuits, demandes de tétées à mon retour du travail. Nous avions beaucoup de mal avec le sommeil des enfants, ils n’avaient pas du tout apprécié le passage à l’heure d’été. Nous avons tenu 3 mois avant de consulter une spécialiste. Pour elle, les tétées en dehors du matin et du soir n’aidaient pas. J’étais un peu devenue le doudou de notre fils. Les supprimer faisait partie de la méthode pour un meilleur sommeil. En une semaine ils ont mieux dormi, en une semaine il n’y a plus eu de tétées câlin et ils ont enfin rendormi comme des bébés.
Isaq a tété encore deux mois. Après une séparation d’une semaine, notre allaitement était terminé. Je me souviens de la première tétée et de la dernière de chacun de mes enfants. La fin de l’allaitement des jumeaux a été beaucoup moins violente que celle de l’allaitement d’Adil et j’en suis heureuse car ça m’avait longtemps laissé comme un gout d’inachevé.
L’allaitement long des jumeaux est possible. Pour moi c’est avant tout une question d’organisation, de repos, d’écoute de soi et des bébés. Parfois, ça peut prendre du temps à bien se mettre en place, et quelques fois tout se fait très naturellement et rapidement.
Pour lire les autres billets de la #TeamMultiples sur le sujet de l’allaitement c’est par ici :
- Chez Maman Pouce : Allaiter des jumeaux, c’est possible !
- Chez Wow Mum : Je n’ai pas allaité les Lucioles
- Chez Mum en vrac : Allaiter des jumeaux, et pourquoi pas ?
- Chez Twins et Cie : Notre non-allaitement
- Chez Maman Double Mixte : Le choix d’allaiter (ou non) des jumeaux
- Chez Sweetdaddy : L’allaitement des jumeaux : notre non-expérience
Sophie Bosch says
Très bel article !!! Tu m’as chamboulée avec ce magnifique récit ma Ninie 🙂 bisous à toute la famille
Nins92 says
Oh bah c’est toi qui me chamboule aussi avec ton com ! Merci et bisous
Faites des gosses....ou pas ! says
Mais qu’il est beau ce billet.
c’est fou je ressens toute ton émotion. Et le bonheur aussi. Ta sérénité face à la fin de l’allaitement et le point final d’une si belle histoire.
Merci de ce partage et bravo à toi ! You’e my hero !:-)
XoXo
Nins92 says
merci pour cet adorable commentaire. Oui c’est vraiment un allaitement que j’ai vécu sereinement du début à la fin, malgré quelques légères difficultés. Bisousssss