Un an de plus. Huit ans aujourd’hui que nous sommes séparés, que tu as quitté ta première, ta seule et unique maison, que j’avais mis tant de temps à te préparer. Huit ans et beaucoup de belles choses sont arrivées depuis. Mais il me manque toujours ta présence pour me sentir totalement heureuse. Malgré tous ces beaux bébés qui ont suivi, malgré la chance d’avoir surmonté cette épreuve grâce à l’amour de ton Papa, malgré cette vie où tout va bien maintenant, je n’arrive toujours pas à dire que je suis pleinement et entièrement heureuse. Parce que toi tu n’es pas là.
Quelques fois j’imagine quelle serait notre vie si ton petit coeur n’avait pas cessé de battre. Comme si une ligne de temps partait du 14 juin 2007, parallèle à celle de maintenant. Avec les mêmes bons moments qui ont suivi. Le grand garçon que tu serais du haut de tes huit ans. Je pense que tu ferais du sport, bercé depuis tout petit par la passion de tes parents. Tu aurais des copains, des copines, je les vois parfois sur le chemin de l’école, les grands de CE1 avec qui tu foncerais vers l’entrée de la cour pendant que j’emmènerais ton petit frère à l’école. Parce que oui, dans notre vie parallèle Adil serait là, né 27 mois après toi. Est-ce-que Amel et Isaq seraient là aussi ? Pas sûr, dans notre vie rêvée et programmée nous avons deux enfants. Peut être qu’avec deux garçons beaux et sages comme vous nous aurions été tentés par un troisième. Pfiou, quelle surprise des jumeaux après vous !
Et c’est là que mon imagination a ses limites. Parce que la psy de la maternité avait raison. Parce qu’il est impossible d’imaginer ton visage, ta voix, ton caractère. Parce que pour nous tu seras toujours le petit bébé fragile et paisible que nous avons tenu dans nos bras quelques heures, un soir de juin 2007.
Alors j’arrête de penser à ce que la vie aurait pu être si. Je sais comment elle est la vie sans toi, la vie avec eux. La vie où tu n’es pas physiquement avec nous. La vie qui n’aurait jamais dû être ainsi, nous laissant à 5 alors que nous devrions être 6.
La vie, que malgré tout, nous avons enfin réussi à aimer à nouveau.
bbbsmum says
<3
Kid Friendly says
Touchée en plein cœur par ton billet. Que dire ? A part des pensées et un gros câlin virtuel. <3
Adelidelo says
Douces pensées pour vous 6… <3
milou says
Que dire?? Tu résumes tellement bien ce que je ressens, ce que j’imagine moi aussi cette vie parfaite si seulement il était encore avec nous.
Notre petit garçon nous a quitté il y a 16 mois ( il avait 8 mois mort subite du nourrisson), j’ai toujours en tête mon petit bonhomme son visage son sourire ses progrès… .
Depuis un nouveau bébé est arrivé avec lui la joie bien sur mais surtout les angoisses et ce manque qui se fait de plus en plus présent.
Plein de courage, de pensées a toute votre famille.
Ton ange se prénomme comme mon aîné et je t’assure qu’il aurait été un petit garçon formidable comme tu te l’imagine.
reb1107 says
Puffff que dire ? Tes mots me touchent forcément . C’est pas facile de se reconstruire après une telle perte mais la vie ne nous en laisse pas vraiment le choix .
Je ne me suis jamais imaginé la vie sans lui mais, par contre , parfois je me dit qu’il aurait déjà 7 ans , que notre vie aurait était différente .
Douces pensées pour lui, et bien sûr pour vous !
Little Mum Sunshine says
Doux billet plein d’émotions… Plein de bises… <3
Claire (de Chemin de Deuil, blog sur le deuil et faire-part pour parents endeuillés) says
Un très beau billet…
J’ai souvent, moi aussi, cette sensation de lignes parallèle, d’un autre possible qui n’aura jamais lieu mais auquel je pense parfois, que je porte en moi.
Des pensées toutes tendres à ton tout petit pour les 8 ans de son envol et une bulle de douceur pour toi <3