Jeudi soir, j’ai revêtu mon costume de mère indigne pas très en règle avec le rythme de sommeil des enfants en maternelle et j’ai emmené mon fils voir un match de foot au Stade de France. Pas n’importe quel match de foot, c’est vrai, mais quand même, je me suis demandée si c’était bien sérieux de le faire veiller si tard un soir de semaine, avec l’école, la piscine et les NAP sport le lendemain. Et l’affiche à laquelle nous allions assister à fait voler en éclats mes derniers doutes, un France-Brésil, au Stade de France, à 5 ans passés, ça ne se loupe pas, même un jeudi soir.
Et quel bonheur d’aller au match avec mon fiston. La passion qui l’anime déjà pour le foot est belle à voir. Parfois envahissante, agaçante et fatigante, quand il veut, dès le retour à la maison enfiler un maillot, un short et des chaussettes pour jouer dans le couloir (saison automne/hiver) ou quand il demande à aller au parc dès qu’il fait beau, pas le square en bas de l’immeuble non, le parc qui est plus loin et qui nous fait emprunter une côte à vous faire perdre 1000 calories quand il faut la remonter avec une poussette double, un sac à langer, un sac de jeux pour le sable et 3 ballons (saison printemps/été).
Hier je l’ai vu heureux, excité, enjoué, fervent supporter de la France, chantant et riant. Un peu triste aussi, à la fin, car on a perdu. Victoire 3-1 pour le Brésil. Il a versé quelques larmes, les larmes de l’innocence du petit garçon qui apprend jour après jour que dans la vie, parfois on gagne, parfois on perd. Je lui ai dit qu’il en verrait d’autres, des défaites, mais aussi des victoires. Et ça m’a rappelé des souvenirs…
Après m’être, pendant quelques années essayée à une passion classique pour une gamine de 12 ans, à savoir « devenir la fan absolue du boys band de l’époque », j’ai pris un virage à 180° en devenant « fan de foot ». Adieu les New Kids on the Block et bienvenus les Chris Waddle, Enzo Scifo et Bruno Martini. Pour celles qui ont maintenant la chanson Step by Step dans la tête, je vous en prie ! Pour toutes les autres qui n’ont aucune idée de qui sont les New Kids on the Block, renseignez vous, ils étaient drôlement canons ! Mais totalement inaccessibles ! C’est peut être ce qui m’a poussée à trouver une occupation plus abordable, plus proche. Le déclencheur de cette passion footballistique, c’est cette finale de Coupe des Clubs Champions de 1991, à l’époque, point de Champions League. Et voila le méchant coup de vieux qui s’installe définitivement… Une finale perdue par Marseille, les larmes de Boli et la petite Virginie se prend à rêver que le football n’est pas que tristesse et désillusions. Un match à la télé, puis un autre, pas d’équipe préférée au départ, donc j’ai suivi l’équipe de France, je suis tombée en adoration pour Bruno Martini (ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas), qui jouait à Auxerre et depuis me voila fidèle et dévouée supportrice de l’AJA (Fan certifiée depuis 1992 !).
J’ai aimé le foot, j’ai voulu en faire mon métier. Très tôt j’ai imaginé travailler dans le journalisme sportif. Une orientation scolaire réussie, un stage de fin d’année demandé et accepté au bon moment, au bon endroit. Une embauche rapide qui s’ensuit. Une rencontre, la rencontre, avec lui. Toujours au bon moment, au bon endroit. Un mariage, des enfants, nos enfants. Un de ces enfants qui maintenant aime le foot. La boucle est bouclée…
Je sais bien qu’avec des « si » tout est possible mais je me demande parfois qu’est ce que je ferais, où et avec qui, si je n’avais pas vu, un soir de mai 1991, Manuel Amoros louper son tir au but
Christelle says
Le rêve!
Ton article est très touchant.
J’imagine ton fils dans les tribunes ça devait être magique pour lui, pour toi….
Comme toi, mon mari espère emmener nos gars, qu’ils aimeront ça etc. Au moins un, ça lui ferait plaisir. D’ailleurs, le but est installé dans le jardin, ils s’amusent comme des petits fous tous les 3.
Quel match en tous cas !
petiteyaye says
Vive les défaites alors !!
Marie - Maman de Crapaud says
Je me rappelle aussi de mon premier match au Stade de France. On avait des étoiles dans les yeux. C’était un France-Ukraine (éliminatoires d’un Euro de souvenir). T’as eu complètement raison, c’était un France-Brésil quoi !!! Cette affiche va rester mythique encore un sacré bout de temps.
On remercie Manuel pour ce raté, comme quoi derrière une défaite peut se cacher une victoire, bien jolie cette fois <3