Vraiment, dans mon cœur dans mon âme, et pas seulement sur ma fiche de paye ou ma carte de presse. C’est aujourd’hui, le 7 janvier 2015. Après cette attaque barbare contre le journal Charlie Hebdo. Touchée de plein fouet par cet acte impardonnable envers ma profession, mes collègues, j’ai pris conscience de la fragilité de la liberté d’expression et du devoir de la défendre toujours et encore.
Je ne suis qu’une petite rédactrice iconographe, je choisis des photos pour illustrer des articles. J’ai des idées et des valeurs que je respecte quotidiennement dans mon travail. C’est plutôt facile à faire dans le domaine sportif mais quand même, j’en suis plutôt fière.
Mercredi, ça aurait pu être ma rédaction de visée. Ça aurait pu être mon mari en conférence de rédaction, mes amis et collègues dans les couloirs du journal ou moi à mon bureau. Mercredi des hommes sont morts parce qu’ils faisaient leur travail, parce qu’ils informaient, parce qu’ils dessinaient, parce qu’ils « chroniquaient », parce qu’ils le faisaient sur un ton humoristique, en rigolant, qui ne plaisait pas à certains extrémistes. Ils faisaient leur métier dans la légalité et ils sont morts. Au pays des Libertés, j’ai mal. Tout le monde a le droit de penser comme il veut, et l’exprimer comme il l’entend. Quand ces pensées et surtout ces écrits dépassent le cadre légal de ce qui est tolérable, il faut des sanctions judiciaires. La loi est là pour ça et plusieurs personnes ont déjà été condamnées pour des écrits diffamatoires, insultants, racistes ou antisémites.
Je regarde mes enfants et je pense à ce monde dans lequel ils vont grandir. Ça me fait peur. Il faut lutter, lutter contre cette barbarie en refusant d’avoir peur. Se soutenir, se réunir, faire front face à ces terroristes qui veulent faire taire tous ceux qui ne pensent pas comme eux. En assassinant ces journalistes, c’est une partie de chacun d’entre nous qu’ils ont tuée.
Je suis Charlie.
Marie - Maman de Crapaud says
Très bel article, le ton est juste <3