Le mois d’octobre est depuis quelques années un mois particulier pour nous, comme pour tous les parents endeuillés. Le 15 octobre était la journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal. Peut être parce que je suis plus active sur les réseaux sociaux et sur les blogs, je trouve que cette année on en a beaucoup entendu parler. Mumcha a fait un magnifique travail sur son blog. Il faut lire ces témoignages et les mots qu’elle pose si bien sur ce terrible drame que vivent encore de trop nombreux parents. Il y a aussi cet article de Ginie sur son blog Femme Sweet Femme qui me touche beaucoup. Ça fait 7 ans que mon petit ange est monté au Ciel, la douleur et la chagrin se sont estompés tout doucement… Mais j’ai encore le cœur brisé à la lecture de tous ces témoignages, toutes ces vies brisées et toutes ces larmes versées. Cette semaine a été un peu dure à vivre pour cela…
Et c’est aussi pendant le mois d’octobre que se déroule la «Fête des Anges». Au départ elle devait avoir lieu le premier weekend du mois mais en fonction des villes qui les organisent les dates ne sont plus fixes. Cette année, pour Paris (et la région parisienne) elle a eu lieu le 11 octobre. Journée symbolique pour nous car c’était aussi le jour anniversaire de nos petits jumeaux espoirs.
Comme chaque année depuis que nous y allons, il a fait beau. La pluie tombait pourtant à verse le matin même. Mais au moment du rassemblement et du lâcher, le vent avait chassé les nuages et les gouttelettes d’eau.
C’est particulier, une Fête des Anges. Difficile d’imaginer pourvoir accoler ces deux mots. Au départ, on se dit qu’il n’y a aucune raison de faire une fête parce qu’on a perdu un bébé. Et puis peu à peu on se rend compte que leur rendre hommage tout le temps, dès qu’on le peut, devient vite essentiel. Notre première Fête des Anges, nous y sommes allés un mois et demi après avoir perdu Ilian. Je me souviens de cette sensation quand j’avais lâché notre petit ballon. J’étais avec lui, reliée à lui, nous étions seuls au monde, connectés, en osmose totale, grâce à un ruban et un ballon. Ce sentiment je l’ai ressenti à chaque fois que nous sommes allés à une Fête des Anges. C’est notre instant. Je n’entends plus rien, je regarde son ballon monter, haut, très haut dans le ciel, je le vois presque me tendant la main près à l’attraper. Parfois les larmes coulent mais je n’ai plus mal.
Maintenant, c’est Adil qui lâche les ballons. Il trouve ça beau, je me dis qu’il doit être comme moi, connecté à son grand frère à cet instant.
Et ce jour est vraiment une fête pour nous. C’est la fête d’Ilian et de tous les Anges…
Et cette année, comme l’an dernier, nous avons reçu par la poste la petite carte que nous avions accrochée aux ballons. Ce petit pansement au cœur est un réel plaisir, un signe de plus que nous recevons de notre Ange. Les ballons se sont envolés jusqu’en Belgique ! Il y avait beaucoup de vent samedi, mais jamais nous n’aurions pensé qu’ils iraient si loin… Et la Belgique, c’est encore un signe, qui renforce ce lien qui nous unit, Claire et moi.
Toutes mes plus douces pensées pour Ilian, Maoh, Ethan, Baptiste, Ewan, Alycia, Marie, Milan, Léonie, Louise et Victor, Nirina, Noah et tous les trop nombreux petits Anges au Ciel…