Hier, comme tous les derniers vendredis de mai depuis quelques années, c’était la fête des voisins. Nous ne la fêtons pas dans notre immeuble, car personne n’a jamais pensé à l’organiser, nous n’en avons même jamais parlé entre nous. Pourtant, il y a de bonnes relations de voisinage ici et je suis sure que ça pourrait être un moment sympathique et agréable de nous réunir autour d’une table pour discuter et échanger un peu plus qu’au cours des traditionnelles assemblées générales de copropriété ou des classiques «Bonjour !» ou «Bonsoir !» du quotidien.
Un immeuble, c’est une petite société qui a un rythme de vie propre, qui vie bien souvent en bonne harmonie et qui parfois aussi traverse des petits orages. Notre immeuble est comme ça, tout n’est pas rose entre tous les habitants mais l’ambiance y est plaisante.
Pour moi, un voisin, une voisine c’est une personne sur qui on peut compter en cas de petit tracas et à qui on doit pouvoir apporter notre aide en retour. Il y a les gens que je ne vois jamais, pour des questions d’horaires totalement différents et que je serais incapable de reconnaître dans la rue. Il y a ceux à qui je dis bonjour poliment mais avec qui ça n’accroche pas plus que ça. Il y a quelques petites mamies attachantes avec qui on discute régulièrement, de la pluie et du beau temps. Il y a les médecins, qui n’entrent jamais en contact avec nous sauf quand ils ont besoin de quelque chose. Il y a le jeune du dernier étage, qui faisait partie de la #TeamHibou tout comme nous quand les bébés étaient tout petits, pourtant il n’a pas d’enfant. Il y a notre voisin du dessous, qui travaille au même endroit que nous, et qu’on voit plus souvent au travail qu’ici. Il y a les futurs parents sur le palier d’en face, qui doivent avoir un peu peur de ce que les mois à venir leur réservent quand ils entendent le cirque d’une soirée banale avec des enfants. Il y a notre voisine du dessus, sourde niveau +++ qui met sa télé à fond et à qui on téléphone pour lui demander de baisser. Elle n’est pas méchante, elle n’a plus le filtre qui l’empêche de dire tout ce qui traverse son esprit, ce qui bien souvent fait place à des conversations très cocasses. Au deuxième il y a ce couple sympa qui participe avec bonne volonté à la gestion de la copropriété. Plus bas, il y a les mamans des jumelles, avec qui nous sommes liés par la découverte et la pratique quotidienne de la gémellité. Il y a notre autre voisine du dessus, devenue au fil des années une amie à qui on peut laisser sans aucun problème un double des clés. Et enfin il y a nos voisins devenus amis, juste en dessous. Ceux à qui on confient sans soucis les enfants. Ceux chez qui Adil va dîner régulièrement. Ceux qui ont deux enfants que j’emmène parfois le matin à l’école quand les parents doivent partir tôt au travail. Ceux qu’on appelle pour venir goûter quand on fait des crêpes. Ceux avec qui on échange des assiettes de gâteaux. Ceux avec qui on troque nourriture, cadeaux, vêtements. Ceux avec qui on resterait en contact si l’un de nous devait déménager.
L’an prochain, j’aimerais organiser une fête des voisins. Nous avons une cour dans l’immeuble qui serait parfaite pour accueillir les gens qui voudraient bien y participer. Je suis sure que nous passerions un bon moment. C’est important de vivre bien entouré, c’est sain et rassurant d’avoir tout près des gens sur qui on peut compter. Des inconnus qui le sont de moins en moins avec les années. Des voisins.